Quelques événements du 21 NOVEMBRE
21 novembre 1671
Première représentation de Bérénice, tragédie de Racine.
21 novembre 1672
Instauration des visites académiques. Cet usage, qui rebute bien des postaulants, est dû à Perrault, qui insista pour faire prendre, avant une élection, « toute information sur les intentions du candidat ». On trouva courtois, non de demander au postulant de répondre par une lettre, mais de le prier de venir parler de « ses intentions » en personne auprès de chaque membre. Bien que l'on eût alors infiniment moins d'occupation qu'aujourd'hui, certains qui briguaient l'honneur d'entrer Quai Conti estimèrent que c'était payer bien cher cet honneur. C'est ainsi que l'on vit, en 1749, le maréchal de Belle-Isle demander à la Compagnie de le dispenser de faire les visites en personne et de lui permettre de se faire remplacer par son écuyer. On refusa, et le maréchal faillit bien ne pas être élu pour son « impertinence ». La vieille dame du Quai Conti n'est pas rancunière et a élu ceux qui avaient dit le plus de mal d'elle.
De d'Alembert, élu en 1754 : « Nous remplissons comme nous pouvons les places vacantes à l'Académie française, de la même manière que le festin du père de famille dans l'Evangile, avec les estropiés et les boiteux de la littérature. » De Lamartine, élu en 1829 : « Si jamais, cette affaire terminée, vous me revoyez sur les rangs de l'Académie, dites que j'ai perdu le coeur et la tête. » De Charles Nodier, élu en 1833 : « En tant que corps littéraire, l'Académie française n'est pas seulement inutile, elle est nuisible. Quand un corps constitué, payé, médaillé, ne sert à rien et entrave la marche des progrès qu'il devait aider, il perd sa raison d'être et doit être supprimé. » De Jean Richepin, élu en 1908 : J'en ai par-dessus les épaules De toujours parler de ces vieux. Assez, n'est-ce pas ? Les plus drôles Sont encore trop ennuyeux. Et donc je tire mon chapeau A ces bonnes têtes de cane. Mais, auparavant, dans leur peau, Que l'immortalité boucane, Un dernier coup de sarbacane, A ces bribes dont le merlan, Quand ils se font coiffer, ricane, Je veux offrir leur Jour de l'An. De Georges Clemenceau, élu en 1918 : « Pour louer celui que je remplace, il faudrait que je le lise... Or, la vie est trop courte. » De Louis Bertrand, élu en 1926 : « L'Académie tend à devenir de plus ne plus une pétaudière radicale-socialiste, un club de politicards. De plus en plus, elle se met à gauche, ne fût-ce que pour sauver ses rentes. »
21 novembre 1694
Naissance de François-Marie Arouet, qui plus tard sera surnommé Voltaire.
21 novembre 1806
Napoléon publie un décret ordonnant l'interdiction de tout commerce et de toute correspondance avec les îles britanniques. Par ce décret, l'empereur espère venir à bout du blocus mis en place par les Anglais depuis le mois de mai. Le décret stipule que toute marchandise en provenance d'Angleterre pourra être saisie, et les navires faisant escale dans un port britannique menacés de saisie s'ils viennent à relâcher dans un port du continent.
21 novembre 1877
Thomas Edison, né en 1847, annonce l'invention du phonographe. Ce grand inventeur fut à l'origine de nombre de découvertes modernes, du microphone au cinématographe, en passant par le téléphone de Graham Bell qu'il perfectionna. On lui doit l'invention, en 1880, de la lampe à incandescence à filament de carbone, plus communément désignée sous l'appellation ampoule électrique.
21 novembre 1916
Mort de l'Empereur d'Autriche François-Joseph. Ce matin, le vieil empereur de quatre-vingt-cinq ans s'est levé, comme de coutume, à trois heures et demie du matin pour s'asseoir devant son bureau. Depuis plusieurs jours, il se trouvait en proie à une fièvre croissante due à un refroidissement et, la veille, ses médecins avaient diagnostiqué une congestion pulmonaire. De l'avis général, l'empereur était perdu, ce qui n'avait nullement empêché François-Joseph de donner ses audiences habituelles et de travailler tout en fumant son cigare. Ce 21, au soir, cependant, le souverain s'endort pour se réveiller aussitôt et entrer dans le coma... Le long règne de soixante-huit années s'achevait dans la confusion de la Grande Guerre. « Mes enfants, murmura le moribond en s'adressant à son successeur l'archiduc Charles et à sa femme la princesse Zita, je vous laisse une charge écrasante. » Lorsque l'aumônier, Mgr Seydl, venu donner l'absoute, prononça le mot amen, le vieil empereur rendit le dernier soupir.
Fermer cette fenêtre
|