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Métiers anciens / oubliés
Histoire des métiers, origine des corporations, statuts, règlements, us et coutumes. Métiers oubliés, raréfiés ou disparus de nos ancêtres.
Chaudronniers et ferblantiers
(D’après « Les métiers et leur histoire », paru en 1908)
Publié / Mis à jour le jeudi 14 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Voici encore une industrie qui s’est bien modifiée depuis le Moyen Age. Aujourd’hui les chaudronniers fabriquent dans des usines d’énormes chaudières pour les machines à vapeur, des récipients de grandes dimensions pour les distilleries, brasseries, sucreries, des réservoirs et des conduites métalliques ; la plus grosse partie de ce travail se fait à la machine, et l’ouvrier n’intervient guère que pour ajuster les pièces ou parfaire le travail encore parfois grossier de la machine.

L'atelier d'un chaudronnier au XVIIIe siècle

L’atelier d’un chaudronnier au XVIIIe siècle

Autrefois, au contraire, le chaudronnier ne travaillait qu’à la main ; il ne faisait que les ustensiles de cuivre réservés aux usages domestiques ou les pièces importantes destinées au culte, telles que les lutrins et les fonts baptismaux, ou les candélabres.

C’était souvent un artiste, et jusqu’au XVIIe siècle les chaudronniers nous ont laissé des pièces admirables qui font l’ornement de nos musées et de nos églises, comme le merveilleux chandelier de la cathédrale du Mans. Cette industrie était répandue dans toute l’Europe, mais la ville de Dinant, sur la Meuse, aujourd’hui en Belgique, avait une réputation spéciale pour ce genre d’ouvrages.

Chaudronnier ambulant

Chaudronnier ambulant

A Dinant, jusqu’à la prise et la destruction de la ville par Charles le Téméraire en 1466, on fabriqua surtout les ustensiles de ménage, les coquemars, les aiguières, les flambeaux à figures d’hommes ou d’animaux, les bassins, les mortiers, etc. La gloire de Dinant en ce genre d’ouvrages était si bien établie, qu’on appelait souvent les chaudronniers dinandiers ; on les nommait aussi parfois maignans, d’un vieux mot français, magnien, qui signifie chaudron.

Dans ce métier, comme dans beaucoup d’autres au Moyen Age, il y avait une aristocratie de gros fabricants et une classe dédaignée de pauvres ouvriers ; les premiers étaient les chaudronniers proprement dits, qui, liés à demeure dans leurs ateliers, fabriquaient tous les beaux objets ; les autres étaient les chaudronniers dits au sifflet : ils n’avaient pas le droit de travailler dans les villes où les chaudronniers étaient constitués en communautés. Sifflotant dans une flûte de Pan, d’où leur nom, ils parcouraient les villages, ayant tout leur attirail dans un sac qu’ils portaient sur leur dos ; à eux les étamages, les raccommodages et parfois aussi la vente des vieux objets de cuivre.

Armoiries et jeton de la communauté

Armoiries et jeton de la communauté

A côté de la chaudronnerie, qui ne travaille que le cuivre ou le bronze, s’est développée dans les temps modernes l’industrie du fer blanc, qui consiste dans la fabrication d’objet faits avec des feuilles de fer mince trempées dans de l’étain en fusion. C’est une industrie récente ; le procédé de fabrication passe pour avoir été inventé en Bohême, à la fin du XVe siècle.

Colbert se donna beaucoup de peine pour l’introduire en France ; il chargea un représentant du roi de France en Allemagne, l’abbé de Gravel, de corrompre quelques ouvriers allemands et de les amener en France. L’abbé y réussit, et ces ouvriers fondèrent à Beaumont dans le Nivernais notre première fabrique de ferblanterie.

Depuis, cette industrie a prospéré ; elle s’est beaucoup augmentée de nos jours, par suite du développement de la préparation des conserves alimentaires, poissons, viandes, légumes, etc., que l’on renferme dans des boîtes en fer blanc.

 
 
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