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Légendes, croyances, superstitions : pierres celtiques, dolmen et menhir

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Légendes, Superstitions
Légendes, superstitions, croyances populaires, rites singuliers, faits insolites et mystérieux, récits légendaires émaillant l’Histoire de France
Pierres celtiques : dolmen et menhir
(D’après un article paru en 1834)
Publié / Mis à jour le dimanche 24 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Les menhirs sont les rudiments de l’obélisque. Leurs nom décomposé indique clairement leur forme : car, en langue bretonne, men veut dire pierre, et hir, long ou longue. C’est surtout en Bretagne que l’on trouve fréquemment ces grossiers monuments, dont l’origine se perd dans la nuit des âges. Il est rare de parcourir un canton sans en rencontrer quelques-uns, qui s’élèvent comme des géants au milieu des bruyères arides et désertes.

Dolmen

Dolmen

Beaucoup de conjectures ont été faites sur ces monuments, sur les motifs de leur érection, et sur les hommes qui les ont élevés. L’opinion la plus probable, c’est qu’ils ont été érigés par les Druides, à l’époque où leur religion régnait en souveraine dans les Gaules.
Dolmen

C’était dans les profondeurs des forêts sacrées que s’accomplissaient les sanglants mystères du druidisme. Là, le sang humain coulait sur les autels de Theut ou Theutates, et ces autels n’étaient autre chose que ce que l’on nomme encore aujourd’hui dol-men (en breton, table de pierre). Tous consistent en plusieurs pierres verticales, surmontées d’une ou deux pierres plates posées horizontalement. On remarque sur quelques-uns un déversoir pratiqué pour l’écoulement du sang des victimes. En faisant des fouilles près de ces autels, on trouve souvent des fragments d’os calcinés, des cendres, et des espèces de coins creux d’airain, dont, jusqu’à ce jour, on n’a pu expliquer l’usage d’une manière satisfaisante. La forme de l’autel, les cendres, les haches d’airain, des traces de feu encore empreintes sur la pierre, disent hautement que là eurent lieu de sanglants sacrifices.

Les menhirs (pierres longues) étaient probablement élevés par les Druides, soit en l’honneur de leur divinité, soit pour désigner les tombes de personnages importants. On sait jusqu’à quel point les anciens portaient la piété envers les morts, et le soin qu’ils prenaient de leur élever des monuments. Dans toutes les parties du monde, les regards du voyageur sont frappés de ces collines factices, de ces pierres tumulaires, que le temps et les hommes ont respectées pendant plus que quarante siècles.

On a lieu de penser que les endroits qui renferment une grande quantité de menhirs ne sont autre chose que des cimetières privilégiés. Nulle part on n’en voit une plus grande quantité que sur le rivage de Carnac (Morbihan) ; là, ces pierres brutes, rangées sur plusieurs lignes, se comptent par centaines, présentant l’aspect d’une armée en bataille. Cet arrangement symétrique, ces nombreux obélisques sur les bords d’une mer orageuse, ont fait croire que ce pouvait être un lieu de réunion des collèges druidiques ; car, de même que ces prêtres se rassemblaient quelquefois dans les sombres et mystérieuses forêts des environs de Dreux, ils aimaient aussi le rivage de Carnac, où leurs regards étaient souvent frappés par les grandes scènes d’une nature sauvage, parfaitement en harmonie avec leur culte.

Menhir

Menhir

Le menhir dont nous donnons le dessin s’élève dans une lande, près de Plouarzel (Finistère), sur le point le plus élevé du Bas-Léon. Comme tous les menhirs de la Bretagne, ce grossier monolithe (on désigne sous ce nom tout monument formé d’une seule pierre) est de granit brut ; sa hauteur est de près de quarante pieds, ce qui suppose environ cinquante pieds de hauteur totale, car une pareille masse ne peut avoir moins de dix pieds en terre.

Quoique brut comme tous les monuments du même genre, ce menhir est de forme presque quadrangulaire, et présente une particularité qui pourra fournir un sujet de recherches aux antiquaires celtiques. Sur deux de ses faces opposées, on voit, à la hauteur de trois pieds environ, une bosse ronde taillée de main d’homme, et ayant au moins un pied de diamètre. Ces bosses sont encore pour les paysans des environs les objets de ridicules superstitions.

Dans plusieurs contrées de la Bretagne, les crédules habitants des campagnes croient qu’à certaines époques de l’année, et par un beau clair de lune, des nains hideux, qu’ils nomment Cornandon, sortent de leurs souterrains, et forment une ronde infernale autour des dolmens et des menhirs. Leurs petites voix criardes se font entendre pendant le silence des nuits, et font fuir le voyageur qu’ils cherchent à attirer en faisant sonner de l’or sur la pierre sacrée.

Quoique les menhirs soient encore nombreux en Bretagne, il y en a beaucoup moins qu’à l’époque où le christianisme y pénétra. Ne pouvant déraciner du cœur des Armoricains le culte qu’ils tenaient de leurs ancêtres, les missionnaires ne trouvèrent rien de plus simple que de surmonter certains menhirs d’une petite croix, et d’en faire tailler quelques-uns de manières à représenter, tant bien que mal, l’emblème de la religion nouvelle. C’est ainsi qu’ils s’emparèrent aussi des fontaines sacrées, qui sont encore aujourd’hui consultées par les mères et les amants.

 
 
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