Poète, conteur, auteur dramatique et historien, Jules Princet fut aussi un Aulnaisien passionné par le destin de sa ville d’adoption, au point de lui consacrer une grande partie de sa vie, comme maire et conseiller général, et comme chantre de son passé. Très soucieux de restituer l’histoire de la cité dans sa vérité, il a privilégié « l’information minutieuse et rigoureuse sur les faits, les gens, les choses », allant cependant, « l’oeil éveillé, le nez en l’air, à travers le pays d’Aulnay, inspectant les vieux murs, interrogeant les vieux noms, voire les surnoms, afin de la connaître dans les coins, comme on connaît sa bourse, comme on connaît sa cave, comme on connaît ses amis, la bonne histoire, pardon, la bonne amitié de chez nous ». Ce parti pris, qui est celui de la passion et de la vie, n’aboutit pas à un récit léger et fantaisiste, mais à une oeuvre belle et vivante, nourrie d’informations riches et denses.
D’abord, l’auteur nous présente le pays d’Aulnay, sous tous ses aspects, avec ses échappées vers les localités environnantes, ses dimensions et ses cours d’eau et (humeur de poète oblige) sa forme de papillon étrange. Ensuite, son goût pour le vagabondage ne lui fait pas oublier la réalité historique : la naissance de la municipalité d’Aulnay (le 31 janvier 1790), la période révolutionnaire, avec l’état d’alerte de la garde nationale au moment de la fuite du roi, les écoles après 1791, l’église et le château, chapiteaux du XIIe siècle pour la première et superbe façade, côté parc, pour le second, et la vie pastorale qui se poursuit, quelles que soient les péripéties politiques. Ce qui ne l’empêche pas de relater avec soin les événements essentiels du XIXe siècle, à Aulnay et ailleurs : l’apparition de fermes à la place de couvents et d’abbayes, le petit souffle de Révolution qui traverse la France, en 1830, la charité des Aulnaisiens en 1848, la réfection de l’église et le naufrage de l’Empire en 1870.
L’occupation prussienne commence mal : les 22 et 23 décembre, le village d’Aulnay-les-Bondy est bombardé pendant plusieurs heures : l’église, la maison d’école, la maison des soeurs et d’autres bâtiments sont touchés. Ensuite, les Aulnaisiens sont traités très...
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