Le conte populaire est un conte oral traditionnel et communautaire. Il a longtemps régi la création et la circulation des histoires. C’est en fait la littérature de nos ancêtres, il a présidé les veillées de nos campagnes depuis la nuit des temps jusqu’aux années 1950. Il a aujourd’hui presque disparu.
Fort heureusement, depuis le XIXe siècle, quelques érudits passionnés de notre folklore ont pris soin de transcrire ces contes, ce qui leur a permis de venir jusqu’à nous malgré le profond bouleversement de nos sociétés rurales, qui a rompu la transmission séculaire de ces contes par le bouche-à-oreille. Quelques familles ont su faire subsister cette tradition jusqu’à la fin du XXe siècle malgré la disparition des veillées. D’infatigables collecteurs ont poursuivi jusqu’à nos jours l’oeuvre de leurs prédécesseurs du XIXe siècle. Tout au long de ces pages, vous découvrirez ces récits authentiques qui faisaient le charme des veillées d’autrefois, et l’âme des campagnes : les contes animaliers, les récits sur le diable, tantôt dupé, tantôt triomphant et réellement terrifiant, ou encore les aventures merveilleuses et féeriques, de celles qu’on racontait volontiers aux enfants...
Artiste conteur, spécialiste du Moyen Age et de ses troubadours, Hervé Berteaux a puisé son inspiration dans les contes que lui racontaient sa tante et son grand-père. Ces contes-là, il s’en souvient, mais il ne les avait pas recueillis comme le font les ethnographes. Plus tard, il a croisé un autre passionné des contes, un de ces marchands ambulants des temps modernes, qui a voyagé de ferme en ferme à travers le Massif Central dans les années 1960 et 1970.
Ce conteur lui a rapporté des contes entendus dans le Forez et dans le Velay. Hervé Berteaux s’est inspiré de tous ces contes dans ses spectacles, il les a fait vivre, évoluer. La collection des Passeurs de mémoire, lancée par les Editions CPE pour rapporter les vrais contes des veillées d’autrefois, est l’occasion d’un défi pour Hervé Berteaux : retrouver la version initiale de ces contes tels qu’il les a entendus la première fois.
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