SOLOGNE (Les contes populaires de)

Le conte populaire est un conte oral traditionnel et communautaire. Il a longtemps régi la création et la circulation des histoires. C’est en fait la littérature de nos ancêtres, il a présidé les veillées de nos campagnes depuis la nuit des temps jusqu’aux années 1950. Il a aujourd’hui presque disparu.

Fort heureusement, à la charnière des XIXe et XXe siècles, quelques érudits passionnés de notre folklore ont pris soin de transcrire ces contes à l’écrit, ce qui leur a permis de venir jusqu’à nous, malgré le profond bouleversement de nos sociétés rurales qui ont rompu la transmission séculaire de ces contes par le bouche-à-oreille. Quelques familles ont tout de même pu faire subsister cette tradition jusqu’à la fin du XXe siècle malgré la disparition des veillées. D’infatigables collecteurs ont poursuivi jusqu’à nos jours l’œuvre de leurs prédécesseurs du XIXe siècle. Tout au long de ces pages, vous découvrirez ces récits authentiques qui faisaient le charme des veillées d’autrefois, et l’âme des campagnes : les contes animaliers, les récits sur le diable, tantôt dupé, tantôt triomphant et réellement terrifiant, ou encore les aventures merveilleuses et féeriques, de celles qu’on racontait volontiers aux enfants...

Infatigable conteur de la Sologne, jusque-là, Gérard Bardon écrivait ses histoires. Le rédacteur en chef du Petit Solognot les romançait, il les adaptait. Mais on ne vient pas au conte par hasard. Le conte était présent dans la tradition familiale. Lorsqu’il était enfant, Gérard Bardon a eu la chance de voir ses grands-parents, ses oncles et ses tantes lui raconter ces vieux contes qu’eux-mêmes avait entendu à son âge dans les veillées.

C’est de ces vieilles histoires et de quelques autres qu’il a recueillies plus récemment dans le cadre de la préparation de l’Almanach du Solognot, qu’il tient cette passion pour le conte. Les éditions CPE viennent de lancer la collection des Passeurs de mémoire qui veut rapporter les vrais contes des veillées d’autrefois. C’est un défit qui est lancé à Gérard Bardon : retrouver dans leur version d’origine, les contes qui lui ont été racontés, il y a 60 ans.