Grâce à ses petites gouttes magiques, le médecin a soigné Renoir, Pissarro et plusieurs impressionnistes.
Directrice du musée d’Histoire de la médecine, Marie-Véronique Clin-Meyer s’approche d’une vitrine d’où elle extrait une modeste trousse noire. Elle l’entrouvre délicatement pour montrer de petits tubes en verre contenant des billes blanchâtres. Voilà plus d’un siècle que celles-ci attendent, en vain, d’être avalées. « Il s’agit de la trousse homéopathique du docteur Gachet », explique-t-elle.
Portrait du docteur Gachet par Van Gogh |
|
Le bon docteur est né en 1828. C’est un curieux. Il ne se contente pas de soigner, il est aussi à la recherche de médecines nouvelles. C’est ainsi qu’il crée le Vulnéraire, un liquide antiseptique efficace dans le traitement des blessures occasionnées par une balle ou une lame. À Lille, il rencontre un confrère, le docteur Cabrol, qui l’initie à l’homéopathie.
Plus tard, à Anvers, il expérimente sur lui et ses proches des médicaments homéopathiques qu’il préparait à la maison. Ami de nombreux peintres impressionnistes, il les soignera, notamment avec ses petites pilules. À commencer par Renoir et la fille de Pissarro.
C’est ce dernier qui conseille à Théo Van Gogh de s’adresser à Gachet pour veiller sur son frère Vincent, à Auvers-sur-Oise. L’a-t-il soigné avec l’homéopathie ? On ne le sait pas. En tout cas, ce n’est pas indiqué dans le cas d’un suicide par balle.
Frédéric Lewino et Anne-Sophie Jahn
Le Point
Accédez à l’article source
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.