Après avoir subi un sinistre, les remparts de Dinan ne sont plus couverts. Eh oui, même le patrimoine doit être assuré ! Mais comment faire pour des menhirs ou des ponts ?
Voiture, maison... Ces biens peuvent être couverts par un contrat d’assurance, c’est évident. Mais pour ce qui est du patrimoine ? Des châteaux ? Des remparts ? À Dinan, les remparts étaient eux assurés jusqu’en 2010. Ce n’est plus le cas désormais. Lorsqu’il y a quatre ans, la ville a révisé ses contrats, aucun assureur n’a voulu en prendre la responsabilité. La faute à un orage en 2007 qui a provoqué un effondrement d’un pan des remparts.
« Les assurances considèrent que le risque d’un nouveau sinistre est trop élevé », regrettait le maire Didier Lechien, au moment d’évoquer la situation lors du conseil municipal il y a quelques semaines. Pour le reste du patrimoine de la ville, pas de problème, il est couvert nominativement. Mais pour les remparts, c’est l’impasse. « Nous préférerions qu’ils soient assurés, c’est évident », précisait le maire.
À quelques kilomètres, d’autres remparts, ceux de Saint-Malo, qui sont bien assurés. Ils sont compris dans un lot. « Que ce soient les remparts, la tour, le château qui héberge la mairie, tout est assuré », explique Jean-Michel Le Pennec, adjoint aux finances et au patrimoine. Le contrat d’assurance qui porte sur les dommages aux biens fait d’ailleurs référence à l’aspect monuments historiques, « ce qui entraîne un surcoût », précise l’adjoint. À chaque nouveau bien dans la commune, comme la médiathèque qui vient d’être inaugurée, les contrats sont révisés.
Dinan. Les remparts au pied du donjon |
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Les contrats d’assurance des collectivités sont assimilables à ceux souscrits par les particuliers. À la différence notable que les villes doivent passer un appel d’offres public pour obtenir leur contrat et qu’elles ont interdiction de le négocier.
Les menhirs sont-ils assurés ?
Pour ce qui est des biens qui appartiennent à l’État, comme les alignements et menhirs de Carnac, « ils ne sont pas assurés car l’État est son propre assureur », précise le Centre des monuments nationaux. « Les sinistres sont pris en charge directement par l’établissement », qui dispose toutefois « d’une assurance responsabilité civile pour les dommages causés aux visiteurs ».
Au-delà de ces monuments historiques, les assurances des collectivités couvrent également les ouvrages d’art, comme les ponts, les viaducs... C’est le cas à Quimperlé où, l’hiver dernier, l’Isole est sorti plusieurs fois de son lit. « Les dégâts dans la ville sont mineurs », remémore le maire, Michael Quernez. « L’assureur a couvert les bâtiments publics, très peu touchés. » Désormais, il faut engager les travaux de confortements des berges, d’un coût de 1,9 million d’euros.
Un problème pourrait se poser d’ici quelques années, lors de la renégociation des contrats. « En 2002, après des inondations très importantes, il n’avait pas été évident de retrouver un assureur. » À nouveau, comme c’est le cas à Dinan, le risque conséquent d’un autre sinistre entre en jeu. « Les assureurs peuvent considérer délicat de s’engager. » Mais d’ici les prochaines révisions de contrats, la mairie a d’autres préoccupations : « Mon inquiétude va plus aux propriétaires en zone inondable et dont les assureurs sont réticents. »
Ouest France
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