Forte de son patrimoine naturel et historique, Luynes veut s’imposer comme un point de passage incontournable pour les touristes en Touraine
Il faut bien le reconnaître : aux yeux des Tourangeaux, Luynes n’est pas la commune la plus renommée sur le plan touristique, en Indre-et-Loire. Et pourtant, son immense territoire de 3.405 hectares mérite le détour (pour ne pas dire une petite étape) aussi bien pour ses qualités naturelles que pour ses atouts historiques. A son positionnement en bordure du fleuve, au cœur d’un Val de Loire inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, s’ajoute ainsi une myriade de points d’intérêts hérités du passé. Le fruit « de 2.000 ans d’histoire », comme le rappelle le maire, Bertrand Ritouret.
Vers un classement des milieux naturels
L’aqueduc romain du IIe siècle, situé au nord-est de la commune, constitue l’un des éléments les plus visibles et les plus emblématiques de cette richesse patrimoniale. « Il n’y en a que cinq en France », insiste le maire, avant de s’attarder sur le bourg, où se dressent des bâtiments remontant au XVe siècle. « On y trouve notamment les halles, construites en 1452, qui sont les plus vieilles du département », poursuit Bertrand Ritouret.
Les amateurs de belles demeures trouveront, à coup sûr, leur compte à Luynes, « où l’on recense 13 châteaux (dont celui des ducs de Luynes, en centre-ville, ndlr), manoirs et closeries ». Pour autant, la Ville, qui compte aujourd’hui 5.380 habitants, n’a évidemment pas échappé à une évolution de son habitat au fil des siècles. Et les zones pavillonnaires ont, comme partout ailleurs, fait leur apparition. « Mais on ne voit jamais les pavillons depuis les différents points de vue de la ville, car ces habitations sont situées dans des " creux " et donc masquées », assure le maire.
Reconnue « commune touristique » depuis l’été dernier, Luynes est aujourd’hui entrée dans une autre phase de classement, initiée par l’État depuis quatre ans et relative à la loi du 2 mai 1930. Elle doit aboutir, d’ici la fin de l’année, à la protection « des milieux naturels et de la qualité paysagère sur plusieurs secteurs (château des ducs de Luynes, coteau, les Varennes, aqueduc et Loire) », souligne-t-on au service urbanisme de la mairie. Parallèlement, la Ville va se doter d’une aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (Avap) garantissant la préservation des bâtiments du centre-ville.
Autant de « boucliers » susceptibles de maintenir l’authenticité et la singularité que Luynes s’efforce de cultiver. Car derrière ces démarches, il y a un véritable enjeu pour la commune : présenter une carte de visite résolument touristique — avec un rayonnement national, voire international — pour en faire un levier de développement économique.
Johan Guillermin
La Nouvelle République
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