Nous sommes le 28 janvier 1910. Les pieds dans l’eau ! Ce jour-là, la Seine atteint les 8,62 mètres. Tout Paris est submergé. Le point de repère, le zouave du pont de l’Alma est trempé jusqu’aux épaules. L’eau monte depuis plusieurs jours et l’angoisse des Parisiens est palpable ! Le 20 janvier déjà, les bateaux ne pouvaient plus franchir les ponts. Le 23 janvier, le niveau dépasse le haut des quais. On peut commencer à s’inquiéter puisqu’ils étaient conçus pour résister à de très fortes crues.
Crue de la Seine à Paris, le 28 janvier 1910 |
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Quelles sont les causes de cette soudaine montée des eaux ?
Plusieurs facteurs, bien entendu. D’abord, l’été précédent, en 1909, a été très pluvieux. Ensuite, c’est la neige qui est tombée tout l’hiver. Les sols sont saturés d’eau. Le niveau de la Seine monte, mais celui de ses affluents aussi : l’Yonne, évidemment, le Loing, ou le Grand-Morin. Les dégâts, heureusement, sont surtout matériels, mais à l’époque Paris est en plein boum technologique ! Le métro, les égouts, tout cela est inondé. L’électricité, évidemment, est hors d’usage.
Et les Parisiens sont bloqués chez eux...
Oui. Cela dit, on circule un peu. Vous avez sans doute vu certaines de ces photos extraordinaires de l’époque. Les barques du bois de Boulogne notamment ont été réquisitionnées. Et puis, chacun y va de son invention. Certains utilisent des planches pour se fabriquer un radeau, d’autres une armoire ouverte en guise d’embarcation ! On improvise. On n’avait pas connu de telles inondations depuis 1658 ! D’ailleurs, selon les spécialistes, on en connaitra d’autres. La question n’est pas : y aura-t-il une autre crue ? Mais : quand ? C’est inévitable. Mais ça, ce sera une autre histoire.
Franck Ferrand
Europe 1
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