Les entreprises qui exportent les tonneaux fabriqués avec le bois de nos forêts sont très demandées à l’étranger. Depuis 2 000 ans, son allure n’a pas changé. Inventé par les Gaulois, utilisé tout au long du Moyen Age, le tonneau n’est plus seulement le gardien d’un liquide précieux. C’est aujourd’hui un fleuron de l’industrie française.
Une équipe de France 2 a rencontré Jean-Luc Sylvain, tonnelier, pour une balade en forêt près de Tours avec des vignerons. Ce qui l’intéresse, ce sont les chênes, cultivés en France depuis Louis XIV, « des arbres qui ont tendance à donner plus d’arôme que de tanin », explique le tonnelier.
Des arbres de 200 ans
Pour obtenir un tonneau, on n’utilise que le tronc. Alors il faut d’abord élaguer les branches du chêne, pour que le tronc ne se brise pas en tombant. À la tronçonneuse, on réduit d’abord l’arbre à la base pour éviter les arrachements. On choisit des arbres bicentenaires, d’où on découpe des portions d’un mètre. Pour que la barrique soit étanche, le bois ne doit pas être scié mais fendu. Chaque tronc est découpé en quartiers, qui vont servir chacun de planche pour fabriquer le tonneau, appelées douelles.
Arrivé à la tonnellerie, le bois est trié, empilé et placé en extérieur, où la pluie, le soleil et le vent élimineront les arômes du bois trop forts qui laisseraient un mauvais goût au vin. Il est stocké ici deux ans, avant de rejoindre l’atelier.
Dans cette tonnellerie, tout est réalisé à la main. Monter un tonneau relève du puzzle. Les douelles sont choisies une à une, car elles n’ont pas tout à fait la même taille. Il faut une vingtaine de douelles pour un tonneau d’un peu plus de 200 litres. Vient ensuite l’étape la plus importante : la chauffe. C’est elle qui permet d’assouplir le bois, et de lui donner la bonne forme. Mais c’est surtout ce moment-là qui détermine le futur goût du vin : une cuisson à la minute près. Car plus elle est chauffée, plus la barrique donnera un goût prononcé à son contenu.
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