L’abîme appelle l’abîme
Expression figurée de la Bible, qui signifie qu’un malheur en appelle un autre, mais surtout qu’une faute conduit fatalement à une autre faute : une fois sur la pente du mal, l’homme ne peut plus s’arrêter qu’au fond de l’abîme : Abyssus abyssum invocat. C’est de cette expression biblique qu’est né notre proverbe français : Un malheur ne vient jamais seul.
« Je vous dirai qu’un soir Carlostadt et moi avions faim, mais une faim de moines qui n’ont pas mangé depuis vingt-quatre heures. Nous jeûnions depuis ce temps-là : nous aurions mangé une cathédrale. Où aller, sans argent, dans la ville éternelle, qui ne nous avait jamais semblé si éternelle ? Il était tard ; les couvents étaient fermés. Point de ressources. Carlostadt bâillait de faim et de sommeil ; moi, de sommeil et de faim. Passe un abbé. Les solitudes s’attirent, a dit l’Écriture : Abyssus evocat abyssum. Le vide de l’abbé heurta le nôtre ; son estomac cria : J’ai faim, et le nôtre répondit : Je n’ai pas soupé. » (Léon GOZLAN)
« Il y avait quelque chose de touchant dans cette heureuse et laborieuse médiocrité. En se sentant aimée par Minard, Zélie l’aima sincèrement, l’amour attire l’amour, c’est l’abyssus abyssum de la Bible. » (BALZAC)
« Un grand penchant nous entraîne vers les ouvrages mystiques : Abyssus abyssum invocat ; notre esprit est un abîme qui se plaît dans les abîmes ! Enfants, hommes, vieillards, nous sommes toujours friands de mystères, sous quelque forme qu’ils se présentent. » (BALZAC, Livre mystique)
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.