Et moi aussi, je suis peintre !
Cette exclamation est un cri naïf de l’âme tout à coup illuminée par l’irruption du charme senti, du ravissement éprouvé, du beau perçu. Le célèbre peintre italien le Corrège, jeune encore et inconnu, la proféra à la vue d’une peinture de Raphaël et dans le premier élan d’une noble ambition : Anch’ io son’ pittore ! « Et moi aussi, je suis peintre ! » On dit également en modifiant le dernier mot, selon la circonstance : Anch’ io son’ poeta ! « Et moi aussi, je suis poète ! »
« Au théâtre des Variétés, le nez du jeune Hyacinthe vient d’obtenir encore un succès dans le rôle de Réséda, maçon, poète et communiste. Réséda est un galant manœuvre que les palmes poétiques cueillies tout récemment par quelques artistes empêchent de dormir. Il s’est écrié à son tour : Anch’ io son’ poeta ! et, mettant de côté sa truelle et son marteau, il a saisi le trépied et la lyre. » (Revue de Paris)
« Songez donc que les maîtres eux-mêmes et les plus grands, c’est. le plus souvent la vue d’un chef-d’œuvre qui les a faits maîtres, et que ce beau qu’ils n’avaient pas su voir, ou qu’ils n’avaient vu qu’instinctivement dans la nature, ils l’ont compris, saisi d’un coup et d’une vue, en le rencontrant exprimé sur la toile par un de leurs devanciers : Anch’ io son’ pittore ! se sont-ils écriés. » (TOPFFER)
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