Mon âme frémit d’horreur au souvenir (VIRGILE, Énéide, liv. II, v. 12)
Énée commence le récit de la ruine de Troie ; tous ses souvenirs douloureux se réveillent et lui arrachent ce cri : Animus meminisse horret. Virgile a imité le début de l’Odyssée ; c’est à peu près en ces termes qu’Ulysse, à la table d’Alcinoüs, commence le long récit de ses voyages et de ses malheurs. C’est ainsi que, dans la Henriade, lorsque Élisabeth veut connaître le tableau des malheurs de la France, Henri s’écrie :
Faut-il que ma mémoire Rappelle de ces temps la déplorable histoire ? Mon cœur frémit encore à ce seul souvenir ; Mais vous me l’ordonnez, il faut vous obéir. |
« Je ne vous dis rien de tout ce qui vient de se passer : Animus meminisse horret ! Ce n’est pas qu’il n’y eût beaucoup à dire, et dans un sens fort éloigné des lamentations ordinaires. » (Joseph de MAISTRE)
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