Les fautes de ma jeunesse
L’abbé de Bernis a fait quelques ouvrages qui sont plus à la louange de l’écrivain que du chrétien. Dans sa vieillesse, quelqu’un, pour le flatter, lui parlait de ses premières productions. Il détourna la conversation, en disant : Delicat juventutis meae ne memineris. « Oubliez les fautes de ma jeunesse. »
Les fautes de la jeunesse se rachètent par les vertus de l’âge mûr, parce que, si la-jeunesse ne les justifie pas, du moins elle les excuse, elle les explique. Pardonnez-moi les fautes de ma jeunesse, delicta juventutis meae : c’est le cri que le roi David mêle sans cesse à ses prières et à ses gémissements.
C’est aux fautes de la jeunesse qu’on peut appliquer surtout ce beau vers : Dieu fit du repentir la vertu des mortels...
« FONTANES. — Voilà donc d’où vient tout le succès de cette femme (Sophie Arnould), qui n’a, du reste, rien de merveilleux : une figure longue et maigre en diable, une pâleur de morte, une vilaine bouche, et des dents qui s’agitent comme les notes du clavecin. DORAT. — Ah voilà ! cette vilaine bouche est une bouche savante sur tous les chapitres. Tout l’esprit de l’amour a passé par là. Et puis, elle fait si bien, qu’on ne lui voit que les yeux. Deux beaux yeux n’ont qu’à parler : Delicta juventutis meae ne memineris, Domine. » (Arsène JOUSSAYE)
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