Périsse la mémoire de ce jour !
Stace (Sylves, V, vers 88) parle d’une mère qui a tenté d’empoisonner son fils et il s’écrie : Excidat illa dies aevo, creda secula ! (Périsse la mémoire de ce jour odieux ! Puisse la postérité ne pas croire à l’existence d’un tel forfait !).
Cette pensée se retrouve dans la Thébaïde, du même poète : il maudit le jour qui fut témoin du combat sacrilège des deux frères ennemis, Étéocle et Polynice.
« De retour à Paris, au milieu des troubles religieux, Pierre Séguier y trouve Médicis triomphante, Lhospital exilé, la guerre civile éclatant de toutes parts, et Christophe de Thou lui-même, à la tête du parlement égaré, félicitant Charles IX de la Saint-Barthélemy. Pur de ces entraînements, le noble vieillard ne paraît plus devant le roi que pour émouvoir son coeur par des conseils pleins de douleur et de sagesse ; il meurt enfin d’une mort chrétienne comme sa vie, en répétant avec Lhospital : Excidat illa dies aevo ! » (SAPEY)
« Quand l’Hospital apprend que le massacre de la Saint-Barthélemy est général, que la France n’est plus qu’un théâtre de carnage, alors il rougit d’être Français, il n’ose plus même en parler la langue, et sa douleur s’échappe en ces mots : Excidat illa dies ! » (GRIMM, Correspondance)
« Les villes de Lyon, de Meaux, de Reims, d’Orléans, de Versailles furent le théâtre de semblables scènes. Excidat illa dies ! disait le chancelier de Lhospital en parlant de la Saint-Barthélemy. Excidant illae dies ! dirons-nous, à plus forte raison, en terminant ce récit succinct des lugubres journées de septembre 1792. » (Georges DUVAL)
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