Au nord d’Ypres, en Belgique, l’armée allemande utilise massivement du gaz toxique contre l’ennemi. Ce n’est pas encore le gaz moutarde : les Allemands utilisent du chlore. Sous un vent favorable, 150 tonnes de gaz vont s’échapper de bonbonnes placées en première ligne en direction des positions françaises.
Le résultat est à la hauteur des espérances de l’état-major allemand : les pauvres Poilus voient fondre vers eux un nuage verdâtre, et bientôt, ils suffoquent, s’asphyxient, courent en tous sens en réclamant de l’eau. Certains crachent du sang, toussent, se tiennent la gorge à deux mains, impuissants : c’est la débandade. 15 000 hommes sont touchés. Entre 3000 et 5000 vont y laisser la vie. Du même coup les Allemands s’emparent de 6 km de terrain, pratiquement sans pertes.
Bataille d’Ypres du 22 avril 1915. Détail d’une peinture de l’artiste canadien de guerre Richard Jack (la bataille d’Ypres de 1915 fut un baptême du feu pour le Canada) |
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Après une première attaque, chaque camp cherche le gaz ultime, et une manière de le diffuser sans devoir attendre un vent favorable. Cela va être le début des obus à gaz, avec cette fois le terrifiant gaz moutarde, très efficace. Inutile de compter sur les masques à gaz, puisque ce produit chimique attaque directement la peau, et qu’il provoque d’infâmes brûlures.
On l’appelle gaz moutarde en raison de son odeur. Mais son vrai nom est l’ypérite, en référence à l’expérience du 22 avril 1915 à Ypres.
Franck Ferrand
Europe 1
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