Celui-là a commis le crime, à qui le crime est utile
Maxime de jurisprudence qui indique, pour ainsi dire, le premier jalon à poser dans la recherche des auteurs d’un crime, et qui d’ordinaire se formule ainsi en français : Cherchez à qui le crime profite et vous trouverez le coupable.
Un homme est accusé d’un crime ; s’il est établi que ce crime lui a été et lui sera complètement, absolument inutile, les juges, en dehors du cas de folie ou d’ivresse, peuvent conclure que l’accusation est fausse.
« — D’où vient le mal ? reprit du Boulay ; il me semble que la question est facile à résoudre. Le mal vient de ceux à qui il profite : Is fecit cui prodest ! Allez ! allez ! compère, le veau se reconnaît à la fraise, et le janséniste à ses livres. » (Jules JANIN)
« Selon la morale du savant légiste Makerson, tout crime suppose un intérêt ; axiome qui n’est que le corollaire d’un autre plus connu : Is fecit cui prodest. » (MÉRY)
« On attribua cet incendie à la malveillance ; on soupçonna les Arméniens, on nomma les Grecs ; c’était l’application de l’ancien adage : Is fecit cui prodest. » (L. NAULT)
« Dans une foule, au bal, par exemple, on saisissait avec une apparence de galanterie la main nue de la femme dont on voulait se venger ; en la serrant et retirant le bras, on la déchirait profondément. Comment, dans une foule, trouver le coupable ? Qui aurait voulu accuser un prince romain, un neveu du pape, ou tel autre grand personnage sans avoir des preuves à donner ? Il ne restait que la maxime célèbre : Is fecit cui prodest. » (H. BEYLE,
Promenades dans Rome)
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