Second espoir de la grande Rome (VIRGILE, Énéide, liv. XII, v. 167)
Hinc pater Aeneas, romanae stirpis origo, Et juxta Ascanius, magnae apes altera Romae, Procedunt castris... |
« On voit sortir du camp Enée, tige de la race romaine, et son fils Ascagne, l’espérance de Rome après lui... »
Cicéron, après avoir entendu réciter par la comédienne Cythéris l’églogue de Virgile intitulée Silène, où se trouve l’admirable tableau de la philosophie épicurienne, se serait écrié : Magnae spes altera Romae ! Compliment que le prince des orateurs romains s’adressait en partie à lui-même en désignant Virgile comme le second espoir de Rome, c’est-à-dire comme un autre Cicéron en poésie. D’après cette tradition, Virgile aurait pris soin de consigner dans son Enéide, ces flatteuses et prophétiques paroles du grand orateur.
« Cicéron, pour quelques vers des Bucoliques qu’il avait entendus, appela Virgile, dans son enthousiasme, le second espoir de Rome, magnae spes altera Romae. Qu’eût-il dit à la lecture de l’Énéide ? » (PROUDHON)
« Il me semble que notre chère nation tourne furieusement, depuis quelques années, à l’opprobre et au ridicule en plus d’un genre. J’ai vu la fin du siècle d’Auguste, et je suis déjà dans le Bas-Empire. Vous qui êtes spes altera Romae, faites revivre le bon goût, combattez hardiment en vers et en prose. » (VOLTAIRE, Lettre à La Harpe)
« Le classique Enée, en sauvant les trésors de la patrie, dans l’incendie de Troie, oublia, il est vrai, la pauvre Créuse... Notre directeur, quel que soit son amour pour la Revue de Paris et ses manuscrits, spes altera Romae, mit d’abord en sûreté sa femme (Il s’agit d’un incendie qui, en 1833, se déclara dans les bureaux du journal). » (Chronique de la Revue de Paris)
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