Le travail surpassait la matière
Dans le temple du Soleil, décrit par Ovide, la richesse de la matière était surpassée par la perfection du travail. On pouvait en dire autant des armes forgées par Vulcain, de la statue de Minerve que Phidias avait taillée dans l’or et l’ivoire.
« C’est surtout à l’argenterie de M. Gaudais qu’on peut appliquer cet hémistiche qui revient si souvent dans les vers du poète : Materiam superabat opus ; l’art surpassait la matière. » (Jules JANIN)
« N’exagérons pas le mérite de Charles d’Orléans. Il n’est que le dernier et le plus parfait interprète de ce lyrisme du Moyen Age qui, au quatorzième siècle, se mourait de maigreur et d’inanition. On peut dire de ses œuvres, avec le poète latin, que l’art y surpasse de beaucoup la matière : Materiam superebat opus. (DEMOGEOT, Histoire de la littérature française)
« Meyerbeer est celui de tous les compositeurs qui passe le plus de temps à réfléchir, à écrire, à polir, à repolir les idées, les ciselant sous toutes leurs faces, comme faisait Benvenuto le Florentin pour ses vases, qui sont des chefs-d’œuvre. Les partitions de Meyerbeer sont aussi des chefs-d’œuvre, non pas précisément d’inspiration et de spontanéité, mais d’intelligence, de réflexion, de patience et d’ingéniosité. C’est à elles qu’on peut appliquer justement le vers du poète latin : Materiam superabat opus. Le travail l’emporte sur la matière, la forme sur le fond, le style sur la pensée. » (G. CHADEUIL)
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