Le souffle divin (HORACE, livre I, satire IV, vers 42)
Poésie et versification sont deux choses bien différentes. Horace avertit de leur méprise ceux qui, faisant des vers réguliers, oseraient à ce seul titre prendre le nom de poètes ; pour être poète il faut deux choses : d’abord le mens divinior, l’étincelle sacrée, ou, comme dit Boileau « du ciel, l’influence secrète » et, de plus, le privilège de pouvoir dire naturellement de grandes choses, ce qu’Horace appelle Os magna sonaturum.
« Ce que tous les efforts réunis de la volonté ne sauraient produire, c’est la sensibilité innée, le coloris naturel, la flamme intérieure, mens divinior. Or, combien, s’intitulant poètes, ne sont, par l’absence de cette naïveté essentielle et faute d’une nature vraiment aimante, que des versificateurs spirituels, ou même que de froids et insipides rimeurs ! » (Revue de Paris)
« Laissons-les faire, ces enfants de la fantaisie et du caprice ; ils obéissent à tout propos au mens divinior ; ceux-là parlent moins haut et sont plus calmes en leur douleur, dont la douleur est plus durable. » (Jules JANIN)
« C’est la langue et la littérature de Rome qui ont formé notre langue et notre littérature. Ce rare bon sens, ce mens divinior de nos grands écrivains, cette justesse, cette précision, cette netteté qu’on admire dans leur style, ce caractère toujours un peu solennel de leurs composition, ne sont-ce point là des attributs qu’ils tiennent des Romains plus que des Grecs. » (Revue de Paris)
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