Beaucoup de choses en peu de mot
Cette épigraphe qu’un certain nombre d’écrivains ont mise en tête de leurs ouvrages, conviendrait surtout à Tacite. Nul plus que lui n’a joint l’énergie à la concision.
Au seizième siècle, l’éloquence du barreau était représentée en France par deux orateurs éminents, Christopbe De Thou et Pierre Séguier, dont le talent était parfaitement caractérisé par une antithèse qui les peint l’un et l’autre. On disait de De Thou ce que dans tous les temps on a pu dire d’un grand nombre d’orateurs : pauca multis, peu de choses en beaucoup de mots ; on disait de Séguier ce qu’on aime à pouvoir dire de quelques-uns : multa paucis.
« L’historien s’arrête effrayé devant certains mots que sa plume hésite à tracer ; il tourne la difficulté, il brode, il embellit et met au jour une phrase pompeuse, enfant de son imagination : La garde meurt et ne se rend pas ! Voilà les mots que la postérité confiante mettra désormais dans la bouche de Cambronne, qui s’était contenté d’une réponse plus courte et surtout plus énergique, multa paucis ! » (Galerie de littérature)
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