L’arc d’Apollon n’est pas toujours tendu (HORACE, liv. II, ode VII, v. 19)
C’est l’ode dans laquelle le poète chante les avantages de la médiocrité ; il termine ainsi : « C’est Jupiter qui nous envoie les hivers rigoureux ; mais c’est lui aussi qui nous en délivre. Parce que nous sommes malheureux aujourd’hui, nous ne devons pas craindre de l’être toujours. Parfois Apollon encourage à chanter la muse qui s’endort, il ne dirige pas sans cesse ses traits contre les mortels. »
Dans l’application qu’on a faite de ce vers d’Horace, le sens général du passage a disparu devant le sens particulier du vers, et il faut l’entendre ainsi : L’arc d’Apollon n’est pas toujours tendu, c’est-à-dire, Apollon lui-même se repose, donc le repos est nécessaire. On sait que cette même idée d’un arc, qui ne peut être toujours tendu, a fourni une ingénieuse réponse à Ésope, surpris à jouer avec des enfants.
« — Et je vous prie, monsieur Sampson, ces trois heures sont-elles entièrement consacrées à l’étude ? — Non, sans doute ; nous l’entremêlons de quelque conversation : Neque semper arcum tendit Apollo. » (Walter SCOTT, Guy Mannering)
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