Rien de trop
Sentence proverbiale, qui se retrouve dans Horace et dans Térence, et que les Latins avaient empruntée aux Grecs. C’est le même sens que l’excès en tout est un défaut.
« Vous, Épicure, vous avez du bon et même beaucoup de bon. Oui, l’homme est un être sensible ; il a des sentiments, des passions, c’est sa nature. Il faut donc qu’il les satisfasse dans une certaine mesure pour vivre conformément à sa nature ; vous avez raison en cela, mais ne forcez rien, ne quid nimis. » (BAUTAIN)
« Le rationalisme produit une morale très répandue de nos jours, c’est la morale de l’intérêt bien entendu, dont la maxime, aujourd’hui fort usitée, est celle-ci : Ne quid nimis, rien de trop, ou, pour l’appeler par son nom bien connu ; c’est la doctrine du juste milieu. » (BAUTAIN)
« Quand donc les poètes se souviendront-ils du ne quid nimis du plus charmant des poètes, et de tout ce qu’on perd en voulant appuyer trop fort sur ce je ne sais quoi de léger, de court, d’aérien, qui est le charme, qui est le succès, qui est la poésie ? » (DE PONTMARTIN)
« Ce n’aura pas été une des moindres singularités littéraires de notre siècle que plusieurs de ses écrivains aient péri ou faibli par l’improvisation, et que le plus grand de tous, Chateaubriand, ait gâté son plus important ouvrage, les Mémoires d’outre-tombe, par l’excès contraire, tant il est vrai que le ne quid nimis d’Horace, le maître des maîtres, est encore la meilleure devise des littératures. » (DE PONTMARTIN, Causeries littéraires)
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.