O Rome fortunée, sous mon consulat née !
Vers ridicule attribué à Cicéron, et dont la traduction, due à Martignac, reproduit exactement la beauté. « Il aurait pu mépriser les poignards d’Antoine, s’il avait toujours parlé ainsi », dit très judicieusement Juvénal, satire II. C’est vrai, mais sa prose valait un peu mieux que ses vers.
On n’est pas universel, témoin Malebranche, qui, mis en demeure de faire deux vers, produisit ce chef-d’œuvre :
Il faisait ce jour-là le plus beau temps du monde, Pour aller à cheval sur la terre et sur l’onde. |
Quoi qu’il en soit, Cicéron avait eu dès sa jeunesse le renom de grand poète ; il le conserva jusqu’à sa mort ; les contemporains admiraient, les amis avaient des transports, et Cicéron lui-même, en écrivant les Lois, Cicéron, à cinquante-cinq ans, contemplait d’un œil plus que paternel ces enfants de sa jeunesse.
« Si Juvénal avait pu connaître les œuvres de nos prosateurs rimants ou non rimants, il aurait prodigué les trésors de son indulgence au vers cacophonique de Cicéron : O fortunatam natam me consule Romam ! » (CASTIL-BLAZE)
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.