O temps ! O moeurs !
A propos de Catilina, Cicéron s’élève énergiquement contre la complicité morale de la société qui permettait d’oser les plus énormes attentats : « Dans quel siècle vivons-nous ! s’écrie l’orateur, ô tempora ! ô mores ! »
« Voilà une Pélopée de l’abbé Pellegrin qui réussit : O tempora ! ô mores ! Nous sommes inondés de mauvais vers et de gros livres inutiles. J’aime mieux deux ou trois conversations avec vous que toute la bibliothèque Sainte-Geneviève. » (VOLTAIRE, Lettre à M. de Formont)
« Il n’y a de bons que les moines, comme dit M. de Coussergues, la noblesse présentée, et messieurs les laquais. Tout le reste est perverti, tout le reste raisonne, ou bientôt raisonnera. Les petits enfants savent que deux et deux font quatre : O tempora ! ô mores ! M. Clauzel de Coussergues ! ô Marcassus de Marcellus ! » (Paul-Louis COURIER)
« Dans la finance même, la rectitude, l’urbanité, le désintéressement règnent comme ailleurs, de sorte que nous voilà, grâce au ciel, arrivés à l’âge inespéré où l’on ne peut plus s’écrier qu’en bonne part : O tempora ! ô mores ! » (PIRON, Préface à la Métromanie)
« On se lassera bien vite d’une diable de tragédie sans amour, d’un consul en on, de conjurés en us. Comptez qu’à Paris, point d’amour, point de premières loges et fort peu de parterre. Si le procureur général et la grand’chambre ne viennent point en premières loges, Cicéron aura beau crier : O tempora ! ô mores ! On demandera Inès de Castro et Turcaret. » (VOLTAIRE, Lettre à M. de Cideville)
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