Noble oisiveté
Expression de Cicéron à la louange des lettres, qui procurent à l’homme d’État retiré des affaires un noble emploi de ses loisirs. Ainsi lui-même, pendant la dictature de César, employait le temps de son inaction politique à composer les Tusculanes, travail qu’il appelait une noble oisiveté, otium cum dignitate.
L’expression de noble oisiveté, appliquée par madame de Staël aux temples et aux monuments publics, rappelle le mot de Cicéron.
« Le cardinal d’York fut bien le plus pacifique de tous les prétendants. Il n’avait pas demandé le chapeau rouge par fanatisme. Il n’avait cherché sous ces insignes de l’Église que l’otium cum dignitate, les moyens de jouir de la douce aisance d’un prince de l’Église. » (Revue de Paris)
« A partir de cette époque, l’ancien secrétaire d’État renonça définitivement aux affaires, n’ambitionnant plus rien, dit-il, que l’otium cum dignitate. Il ne se fit plus entendre au Parlement qu’à de rares intervalles, librement et à ses heures, n’occupant plus qu’un poste d’observation, et laissant parler en souriant ceux qui couraient à l’assaut du pouvoir. » (Amédée RENÉE)
« Bien loin donc de me croiser les bras dans une oisiveté digne ou indigne, l’otium cum dignitate (c’est le travail, selon moi, qui est la vraie dignité), je vais, pendant toutes les années saines que Dieu me laisse, redoubler d’étude et de zèle pour continuer, en l’améliorant, l’œuvre de ce Cours familier de littérature. » (LAMARTINE)
« Je fixai ma résidence dans le village de Kennakuhair, espérant, grâce à ma demi-paye et à l’héritage de ma tante, y trouver otium cum dignitate. » (Walter SCOTT)
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