La pauvreté, qui ose tout, me pousse (HORACE, liv. II, épitre II, v. 51)
Le poète ajoute : ut versus facerem, à faire des vers. Il n’est pas le seul poète qui ait exprimé cette triste vérité. Perse dit aussi : Magister artis, ingenique largitor venter (La Faim, qui montre l’Art et donne le génie).
« Je revenais comme un oiseau humilié auquel on a coupé les ailes ; j’écrivais non seulement par inspiration, mais par besoin. Il fallait vivre : dépouillé de tout, on ne pouvait plus me rien prendre que ma vie, et plus d’une fois j’avais regretté de l’avoir sauvée à Philippes. Paupertas impulit audax. Ma satire vit donc le jour. » (Alexandre DUMAS, Mémoires d’Horace)
« Que de gens de lettres se sont déshonorés pour un morceau de pain ! Paupertas impulit audax ! La triste muse, la pauvreté ! La honteuse muse, le poète Martial aux pieds de Domitien ! » (Jules JANIN)
« Je suis fâché qu’Horace dise de lui : Paupertas impulit audax ut versus facerem (L’indigence et le dieu qui m’inspira des vers). La rouille de l’envie, l’artifice des intrigues, le poison de la calomnie, l’assassinat de la satire (si j’ose m’exprimer ainsi), déshonorent, parmi les hommes, une. profession qui par elle-même a quelque chose de divin. » (VOLTAIRE)
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