Les travaux commencés s’arrêtent
Virgile (Énéide, liv. IV, v. 88) nous peint l’état de stagnation qui a succédé dans Carthage naissante à la première activité des Tyriens, depuis que Didon, tout entière à sa passion pour Énée, ne songe plus à ses devoirs de reine.
Racine fait dire à Phèdre (acte III, scène I) :
Moi, régner ! moi, ranger un État sous une loi, Quand ma faible raison ne règne plus sur moi ! Lorsque j’ai de mes sens abandonné l’empire ! Quand sous un joug honteux à peine je respire ! Quand je me meurs ! |
« En regardant ces lentes réparations qui ôtaient à Prasly la poésie de ses ruines sans lui donner encore l’air d’un château habitable, on songeait involontairement au pendent opera interrupta de Virgile. » (DE PONTMARTIN, Le Fond de la coupe)
« Je ne me presse point d’élever mon bâtiment (le Siècle de Louis XIV), pendent opera interrupta. » (VOLTAIRE, Lettre à M. l’abbé Dubos)
« Les grands édifices comme les grandes montagnes sont l’ouvrage des siècles. Souvent l’art se transforme, qu’ils pendent encore, pendent opera interrupta ; ils se continuent paisiblement selon l’art transformé. » (Victor HUGO, Notre-Dame de Paris)
« Dans l’absence de foi religieuse, nous ne vivons pas, nous végétons : au lieu de s’achever, les grande travaux si bien commencés par nos pères, restent interrompus, pendent opera interrupta. » (Gatien ARNOULD, Doctrine philosophique)
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.