Combattre — pour ses autels et ses foyers
C’est-à-dire pour les dieux pénates, dieux de la patrie, et pour les dieux lares, dieux du foyer domestique. L’expression latine a, comme on le voit, plus de profondeur et d’étendue que l’expression française : combattre pour la patrie. Elle embrasse à la fois les choses divines et humaines, l’intérêt général et l’intérêt particulier. On ne la comprend pas bien, tant qu’on ne s’est pas rendu compte du vrai sens des mots aris et focis. Aris est l’autel public, celui des temples ; focis, l’autel domestique, qui était placé près du foyer.
« C’est l’honneur de la Roumanie d’avoir gardé son christianisme sous le poids des tempêtes qu’elle a subies. Depuis la première invasion des hordes barbares, que de fois ses vertes vallées ont été arrosées de sang ! Que de fois la pauvre contrée, ouverte à l’invasion, a dû combattre pro aris et focis ! Mais ses foyers ont été dévastés et son autel est resté debout. » (Xavier MARMIER)
« Habitués à considérer le calvinisme comme le palladium de leurs droits et de leur existence nationale, les Hollandais combattent dans toutes les occasions pro aris et focis. » (Alphonse ESQUIROS)
« Oh ! mon ami, comme le cœur vous bat, comme on se sent vivre, quand on voit ses parents, ses voisins, tout le monde autour de soi s’armer en hommes libres, et combattre, comme disait notre régent, pro aris et focis ! » (Revue de Paris)
« Le contre-bassiste débutant dans son opéra, l’avocat plaidant pro domo sua, le soldat combattant pro aris et focis est toujours sûr du triomphe. » (CASTIL-BLAZE)
« Adieu, mon cher et illustre confrère, continuez à combattre comme vous faites pro aris et focit. Pour moi, qui ai les mains liées par le despotisme ministériel et sacerdotal, je ne puis que faire comme Moïse, les lever au ciel pendant que vous combattez. » (D’ALEMBERT, A Voltaire)
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