Foi punique
C’est-à-dire foi équivoque, mauvaise foi, perfidie ; telle était, chez les Romains, la réputation des Carthaginois. Mais les Romains étaient à la fois juges et partie, et et la perfide Carthage ressemble beaucoup à la perfide Albion. Peut-être, le mot de foi romaine avait-il chez les Carthaginois le même sens que celui de foi punique chez leurs ennemis. Mais les Carthaginois n’ont pas eu le bonheur d’avoir un Tite-Live. « Ce ne fut que la victoire, dit Montesquieu, qui décida s’il fallait dire la foi romaine ou la foi punique. » Ah ! si mes confrères savaient peindre, s’écrie le lion de la fable en voyant le tableau qui représente un des siens terrassé par un homme !
« Une pareille religion devait exercer la plus funeste influence sur le caractère général d’une nation, dévouée avec acharnement au sanguinaire Moloch et à l’impudique Astarté, et se faisant gloire de rester étrangère aux arts libéraux, aux lettres, aux sciences, et de ne connaître d’autre industrie que le commerce. Aussi la punica fides était-elle généralement passée en proverbe. » (Dictionnaire de la Conversation)
« L’esprit mercantile ne pouvait que développer une disposition naturelle à la perfidie, et puisqu’on trompait les dieux eux-mêmes, par la substitution de victimes étrangères aux enfants qu’on promettait d’immoler, comment n’eût-on pas trompé les hommes ? On sait l’adage punica fides. » (P. DE GOLBÉRY)
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