On y coud un morceau de pourpre (HORACE, Art poétique, v. 15)
« On débute pompeusement, on promet des merveilles, puis on coud à son œuvre quelques lambeaux de pourpre destinés à faire de l’effet. » Ce que le poète appelle des lambeaux de pourpre, ce sont les descriptions que les poètes médiocres ne manquent pas de jeter, souvent hors de propos, au milieu d’une œuvre sans intérêt.
« L’homme de goût rejette les digressions fastidieuses, comme le lambeau de pourpre dont Horace a dit : Purpureus assuitur pannus. » (Galerie de littérature)
« Une scène de corps de garde, une révolte de populace, le marché aux poissons, le bagne, le cabaret, sont une bonne fortune pour la muse de Shakespeare. Elle s’en saisit, elle débarbouille cette canaille, et coud à ces vilenies son clinquant et ses paillettes : Purpureus assuitur pannus. » (Victor HUGO)
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