LA FRANCE PITTORESQUE
Sine me, liber, ibis in Urbem !
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Publié le lundi 11 juillet 2016, par Redaction
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O mon livre, tu iras à la Ville sans moi !
 

Parve, nec invideo, sine me, liber, ibis in Urbem (Petit livre, et je ne t’envie pas, tu iras à Rome sans moi). Premier vers des Tristes d’Ovide : c’est un des ouvrages que le poète composa dans l’exil, et c’est du fond de la Scythie, des rivages les plus lointains du Danube, qu’il envoie son livre à Rome.

« Les vers meurent dans l’oubli, c’est là le grand, le vrai supplice. Ovide se plaignait, il disait tristement : « O mon livre, tu iras sans moi dans la ville ! » Sine me, liber, ibis in Urbem. Qu’Ovide était heureux ! Du fond de sa retraite, sur la rive du Tanaïs, il le voyait, ce livre, tenu dans toutes les mains et lu par tous les yeux. » (H. RIGAULD, Conversations littéraires)

« Je citerai, en homme sage, ce qu’Ovide exprime dans un vers pour le rétracter aussitôt dans le suivant ; et je puis dire à chacun de mes livres : Sine me, liber, ibis in Urbem. Je n’éprouve pas le regret de l’illustre exilé, en pensant qu’il ne pouvait accompagner en personne le volume qu’il envoie au marché de la littérature, du plaisir et de la luxure. » (Walter SCOTT, La Fiancée de Lammermoor)

« Aujourd’hui est partie par le coche certaine Adélaïde du Guesclin, qui va trouver l’intime ami de son père, avec des sentiments fort tendres, beaucoup de modestie et quelquefois de l’orgueil. Elle espère que l’élégant, le tendre, l’harmonieux Cideville lui dira tous ses défauts, et elle fera tout ce qu’elle pourra pour s’en corriger. Moi, père d’Adélaïde, je me meurs de regret de ne pouvoir vous entretenir de tout cela : Sine me, liber, ibis ad illum (Vers lui). » (VOLTAIRE, Lettre à M. de Cideville)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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