Que la terre te soit légère !
Formule d’inscription tumulaire. On trouve dans l’Anthologie le vers suivant : Pro meritis, Pylades, sit tibi terra levis ! (Pour te récompenser, Pylade, que la terre te soit légère !)
Tibulle a dit aussi : Terraque securae sit super ossa levis ! (Que sur ses os tranquilles la terre soit légère !)
Louis-Gabriel Fardau, procureur au Châtelet, était affligé d’une corpulence énorme, et son nom de famille avait déjà l’air d’une épigramme. Un de ses amis acheva de le désoler en faisant l’anagramme de ses trois noms, qui lui fournirent les terribles mots que voici : Il a l’air du bœuf gras. L’indigne ami ne s’en tint pas là et composa encore une épitaphe anticipée :
Ci-git Fardau, parti pour le fleuve infernal ; Prions Dieu que la terre Lui rende le bien pour le mal, Qu’elle lui soit légère ! |
« Voici que vous creusez la fosse du poète, voici que vous répétez la seule phrase latine qu’aient jamais connue les littérateurs de l’Empire : Sit tibi terra levis ! Victor Hugo enterré dans ses drames ! Mais la chose est impossible ! Ce serait le jeune Macchabée enseveli sous son éléphant. Victor Hugo est plus fort que Macchabée ; il se dégagera de l’animal qui l’étouffe. » (Jules JANIN)
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