Souffre et abstiens-toi
Telle était la devise des stoïciens, tel était le but constant de tous leurs efforts : le silence des passions, un empire absolu de la raison sur toutes les affections charnelles, l’apathie en un mot, qui n’est pas une insensibilité stupide, mais une inviolabilité par laquelle l’homme est tout à fait hors d’atteinte des impressions corporelles. Un stoïcien disait : « O goutte, tourmente-moi tant que tu voudras ; jamais tu ne me contraindras d’avouer que la douleur soit un mal. »
« La philosophie seule avait deviné depuis longtemps que toute la sagesse de l’homme était renfermée en deux mots : Sustine et abstine. » (Joseph DE MAISTRE)
« La vraie vertu humaine n’est pas purement négative. Elle ne consiste pas seulement à s’abstenir de toutes les choses qui sont réprouvées par le droit et la morale ; elle consiste aussi et bien davantage, à faire acte d’énergie, de talent, de volonté, de caractère contre le débordement de toutes ces personnalités qui, par le seul fait de leur vie, tendent à nous effacer. Sustine, dit le stoïcien, et abstine ; souffrir, c’est-à-dire combattre, voilà le premier point ; s’abstenir, voilà le second. » (PROUDHON, La Paix et la Guerre)
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