LA FRANCE PITTORESQUE
Timeo Danaos et dona ferentes
()
Publié le lundi 18 juillet 2016, par Redaction
Imprimer cet article
Je crains les Grecs, même quand ils font des présents (VIRGILE, Énéide, liv. II, v. 49)
 

Le grand prêtre Laocoon cherche à dissuader les Troyens de faire entrer dans leurs murs le cheval de bois que les Grecs avaient perfidement laissé sur le rivage, et dans les flancs duquel ils avaient caché des guerriers.
Dans l’application, ces mots signifient qu’il faut se défier des présents d’un ennemi. Si l’on en croit le Charivari anglais, le Punch, il est prudent même d’étendre cette défiance jusqu’aux présents ... d’un ami.

Témoin cette phrase qui renferme une leçon de sage économie : « L’inconvénient de recevoir une bourriche qui vous est envoyée par un ami, c’est que vous êtes forcé de donner un grand dîner pour vous débarrasser de ce cadeau de venaison : Timeo Danaos et dona ferentes. »

« L’impuissance organisatrice de l’Assemblée constituante a frayé la voie à la Convention. L’impuissance organisatrice de la Convention a frayé la voie à Napoléon. Napoléon a frayé la voie à Louis XVIII, qui nous a donné l’imitation de la Constitution anglaise qui nous gouverne encore. Timeo Danaos et dona ferentes. Je comparerais volontiers la machine anglaise que nous avons adoptée, au cheval de bois que les Grecs, fatigués de combattre, introduisirent dans les murs d’Ilion. » (P. LEROUX, De la Ploutocratie)

« Les choses en sont venues à ce point, dit l’auteur d’un intéressant ouvrage sur la Hongrie, que la fraction indépendante de la Chambre ne reçoit qu’avec défiance les propositions en apparence les plus franches de l’Autriche, et semble, à toutes ses avances, se rappeler le vers de Virgile : Timeo Danaos et dona ferentes. » (Le Siècle)

« Je ne sais si l’empereur est des nôtres, mais je m’accoutumerai difficilement à ne pas voir la maison d’Autriche avec un vernis de superstition : Timeo Danaos et dona ferent. » (D’ALEMBERT, À Voltaire)

« — Il y a certainement un certain vers latin là-dessus, dit M. de Tréville, qui avait une teinte de lettres, et M. de Benserade me le citait l’autre jour... Attendez donc... Ah ! m’y voici : Timeo Danaos et dona ferentes. Ce qui veut dire : Défiez-vous de l’ennemi qui vous fait des présents. » (Alexandre DUMAS, Les Trois Mousquetaires)

« Un académicien a offert aux magnétiseurs dix billets de mille francs, ne leur demandant en retour que des choses très faciles, comme, par exemple, de venir lire devant lui les yeux fermés, ou bien les yeux ouverts, au fond d’une tabatière, opérations qui ne sont qu’un jeu pour eux depuis quelque temps. Ils ont refusé ces offres, qui leur ont paru suspectes. L’argent sans doute n’était pas de refus, mais, venant d’un ennemi, ils ont eu peur de quelque trahison et ont dit comme Laocoon : Timeo Danaos et dona ferentes. » (L. PEISSE)

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE