Je crains l’homme d’un seul livre
Pensée de saint Thomas d’Aquin. C’est-à-dire un homme qui n’a lu qu’un seul livre, mais qui le possède bien. En effet, il y a toujours plus de vraie science dans celui qui n’a lu qu’un bon livre, mais qui l’a bien lu, que dans celui qui en a lu beaucoup sans se donner le temps de les méditer.
Sénèque compare ingénieusement le lecteur superficiel qui passe incessamment d’un livre à un autre, sans en approfondir aucun, à un voyageur qui, étant, pour ainsi dire, partout et nulle part, se fait beaucoup de connaissances et pas un ami, multa hospitia, nullas amicitias.
Quelquefois on donne à cette phrase un autre sens : Je crains un homme qui a choisi un livre, qui s’en tient à l’opinion, à la manière de voir d’un auteur, et se montre trop exclusif.
« Malgré le proverbe latin, timeo hominem inius libri, une multitude de grands personnages ont manifesté hautement leur prédilection pour certain livre ou pour certain auteur, à l’exclusion absolue de tous les autres. » (Charles NODIER)
« Nul poète d’un ordre élevé ne saurait être double, incarner en sa personne deux époques, deux principes. Le vrai poète est l’homme d’une idée, homo inius libri. » (PROUDHON)
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