Chacun est entraîné par son penchant (VIRGILE, églogue II, v. 65)
« La lionne cruelle cherche le loup, le loup la chèvre, la chèvre le cytise fleuri, moi je te cherche : chacun est entraîné par son penchant. » Le poète veut peindre cet instinct mystérieux qui entraîne les êtres les uns vers les autres, soit par l’intérêt du besoin, soit par l’attrait du plaisir.
Didot traduit ainsi :
Le lion sur le loup s’élance furieux ; Le loup cherche l’agneau ; l’agneau la marjolaine ; Moi, je te suis ; chacun cède au goût qui l’entraîne. |
« Qu’on arrive aux spécialités exclusives par la spécialité même, soit en débarbouillant une médaille, soit en démontrant la manière d’emmancher les haches celtiques, rien de mieux, trahit sua quemque voluptas ? » (Revue de Paris)
« Vous souriez, Darsie, more tuo (selon votre habitude) ; et je crois vous entendre dire : Comment peut-on se bercer de rêves si vulgaires ? Trahit sua quemque voluptas ; et quoique nos visions d’avancement puissent n’être qu’une ombre en ce moment, il est pourtant certain qu’elles peuvent se réaliser plus facilement que vos désirs dirigés, Dieu sait vers quoi. » (Walter SCOTT)
« Stephen William cherchait un héritier ; c’était lui-même qui le disait : voilà le fait acquis, la chose certaine. Trahit sua quemque voluptas, a dit Virgile, pourquoi n’y aurait-il pas des Américains qui courent le monde en cherchant un légataire ? » (Paul FÉVAL, Les Parvenus)
« J’étais dans la route de la fortune ; les premiers pas que j’y avais faits suffisaient pour m’en assurer... Sans aucun mérite, j’aurais pu, comme bien d’autres, obtenir encore quelques bénéfices ; qui sait si quelques ruses de plus ne m’auraient point mis à la tête du clergé. Mais j’ai mieux aimé être aide de camp dans l’armée de Soubise : Trahit sua quemque voluptas. » (L’abbé de BOUFFLERS)
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