Malheur à l’homme seul !
Paroles de l’Écclésiaste, chap. IV, verset 10 : « Il vaut mieux que deux soient ensemble qu’être seul ; car ils ont le prix de leur union : Si l’un tombe, l’autre le soutiendra. Malheur à l’homme seul ! lorsqu’il tombe, il n’a personne qui le relève. »
« Descartes est venu aussi, afin que Kant arrivât un jour, qui démontrât à Descartes que l’Écriture a eu raison de dire vae soli ! et afin que nous soyons désormais bien avertis qu’il ne faut pas porter dans la vie du moi et du nous la méthode des géomètres. » (Pierre LEROUX, Réfutation de l’éclectisme)
« Au lieu de chercher à concilier son système avec des vérités acquises à l’esprit humain, Rousseau a préféré faire avec elles une scission orgueilleuse et bruyante, mais c’est sur lui que les suites en retomberont, car c’est ici qu’il faut dire : Vae soli ! » (LANFREY)
« Il calcula qu’à mesure que l’héritage s’en irait en parcelles inaperçues, de nouvelles charges lui viendraient à lui-même : un chien à nourrir ou une femme, des petits ou des enfants, car il ne faut pas que l’homme soit seul ; l’Écriture l’a dit : Vae soli ! » (Jules JANIN, Le Chemin de Traverse)
« Écrivons-nous, retrouvons-nous dans nos lettres. Les indifférents découragent ; les cœurs connus remettent de la chaleur et de la vie dans ceux de leurs amis quand ils se touchent. Un livre qui connaissait l’homme a dit : Vae soli ! Ne vous confirmez pas ainsi de tristesse et d’amertume, mon cher Bertrand. Pensez à nous, écrivez-nous, et vous serez soulagé. » (Revue de Paris)
« Les bohémiens, ces bâtards de la civilisation, sont des individus arriérés. Les sentiments, qui sont le fondement de l’état social et du rapprochement des hommes, leur sont inconnus. Absorbée dans l’égoïsme aveugle de la brute, ils n’existent que pour eux et ils existent mal. La solitude, que les Anciens regardaient comme une calamité et une punition, vae soli, est pour de tels êtres une nécessité de leur nature. » (Docteur BROUSSAIS)
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.