Malheur aux vaincus !
L’an 390 avant Jésus-Christ, les Gaulois prirent et dévastèrent Rome. Enfermés dans le Capitole et menacés de la famine , les Romains, pour éloigner les formidables ennemis qui campaient sur les ruines fumantes de la cité, consentirent à leur donner mille livres pesant d’or. Ils accusèrent les Gaulois de se servir de faux poids. Le chef des Gaulois, Brennus, irrité, jeta, dit-on, son épée et son baudrier dans la balance, en proférant ces paroles impitoyables : Vae victis !
« Après la dissolution de leur compagnie, les jésuites se virent accueillis partout avec un dépit qu’on ne chercha point à dissimuler. Quel crime avaient-ils donc commis ? Le crime de survivre à leur défaite : Vae victis ! » (LANFREY)
« Au reste, l’heure est pour lui solennelle, et je serais bien trompé si, de cette épreuve, Wagner ne sortait pas plus fort, plus résolu, plus instruit. C’est à la lueur des éclairs qu’il a pu voir, dans cette affreuse tempête, ses imperfections... Nous n’avons pas l’honneur de le connaître, mais du jour où il est à terre et où un tas de pygmées se démènent sur son corps et en veulent faire un cadavre, nous sommes avec lui et nous lui crions : Relève-toi, lutte, travaille ! Laisse bourdonner les frelons. C’est tant pis pour eux s’ils préfèrent le vae victis des sauvages Gaulois à ce salut si français : Honneur au courage malheureux ! » (E.-A. DES HORTES)
« Le coup de marteau donné par le commissaire-priseur, après qu’il a jeté l’enchère insolemment conquérante, sonne comme l’épée du Brennus gaulois tombant dans la balance, et son terrible adjugé est sinistre comme le vae victis ! » (Édouard FOURNIER)
« Le chimiste sexagénaire excitait un profond sentiment de pitié chez les gens bien élevés, une curiosité railleuse dans le peuple ; deux expressions grosses de mépris et de ce vae victis dont les masses accablent les grands hommes malheureux. » (BALZAC)
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