La franchise fait des ennemis, la flatterie des amis
Molière, en traçant le caractère du Misanthrope, a fait ressortir cette vérité exprimée par Térence. Par sa franchise poussée à l’excès, Alceste se fait de nombreux ennemis. C’est aux esclaves à mentir, disait Apollonius, à l’homme libre, de parler le langage de la vérité. Mais la franchise doit avoir des limites, et, si l’on en croit la sagesse des nations, toute vérité n’est pas bonne à dire. Le prudent Fontenelle pensait comme Térence : « Si j’avais la main pleine de vérités, écrivait-il, je me garderais bien de l’ouvrir. »
« Les auteurs sont d’une extrême impétuosité : si on ose les contrarier, aussitôt ils récriminent ; à les entendre, ils sont outragés comme Racine, méconnus comme le Tasse, persécutés comme Fénelon : Veritas odium parit. » (Galerie de littérature)
« La plupart des querelles de la société ne naissent, pour l’ordinaire, que parmi les gens qui se disent la vérité : Veritas odium parit, obsequium amicos, dit le sage Térence, la vérité engendre la haine et les inimitiés. » (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE)
« J’ai peut-être mal fait d’écrire ce chapitre ; car, que m’en reviendra-t-il ? A cette question qui, aujourd’hui plus que jamais, est le régulateur suprême et universel, Térence me répond : Obequium amicos, veritas odium parit. J’ai donc mal fait. » (François GÉNIN, Récréations philosophiques)
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