La force comique
La comédie a pour fondement le ridicule ; l’art de le découvrir, de le rendre sensible à tous les yeux dans une fable ingénieusement inventée, savamment conduite, où il ressorte à chaque scène, et, s’il est possible, à chaque mot des personnages, constitue le vis comica, le pouvoir de faire rire, c’est-à-dire la première et la plus essentielle qualité du poète comique.
« Le comique, ce que les Latins appellent vis comica, est le ridicule vrai, mais chargé plus ou moins, selon que le comique est plus ou moins délicat. Il y a un point exquis en deçà duquel on ne rit point et au delà duquel on ne rit plus, du moins les honnêtes gens. » (L’abbé SABATIER DE CASTRES)
« Il s’abîma dans les joies de son triomphe ; il venait de jouer un homme supérieur ; il venait, non pas de lui arracher son masque, mais de lui en voir dénouer les cordons, et il riait comme un auteur à sa pièce, c’est-à-dire avec le sentiment de la valeur immense de ce vis comica. » (BALZAC)
« Si, nous autres Français, nous avons de la peine à sentir le vis comica de Falstaff, tandis que nous comprenons la douleur de Desdémone, c’est que les peuples ont différentes manières de rire, et qu’ils n’en ont qu’une de pleurer. » (CHATEAUBRIAND)
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