De même que les descendants de Clovis, les héritiers de Charlemagne ne furent pas dignes de leur ancêtre, et ils perdirent l’empire que celui-ci leur avait laissé. Le fils de Charles le Grand s’appelait Louis, et on le surnomma le Débonnaire, ce qui était une manière polie de dire le Faible ou le Sot. Il ne sut se faire obéir de personne, des révoltes éclatèrent et le désordre se mit partout. Tandis qu’on respectait Charlemagne, on se moqua de Louis le Débonnaire, et, deux fois, on l’enferma dans un couvent avec des moines, après l’avoir obligé à demander pardon de ses fautes et à s’habiller en pénitent.
Ce fut encore pire quand il fut mort, car ses trois fils se battirent entre eux. Et, après la bataille, ils décidèrent de se partager l’empire de Charlemagne, ce qui fut accompli au traité de Verdun. Tâchez de vous rappeler le nom de ce traité, car c’est de là que datent beaucoup de choses qui sont arrivées par la suite.
Mort de Robert le Fort, arrière grand-père de Hugues Capet, à la bataille de Brissarthe en 866. Dessin réalisé d’après la peinture de Henri Lehmann (1837) |
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Des trois frères, Charles le Chauve eut la France, Louis le Germanique eut l’Allemagne. Quant à Lothaire, qui était l’aîné, il garda le titre d’empereur avec l’Italie. Mais comme sa part était plus petite que celle des autres, on lui donna un long morceau de terre qui découpait la France en remontant des Alpes jusqu’au Rhin et qu’on appela, du nom de Lothaire, La Lotharingie ou Lorraine.
Ainsi la France fut privée de ses provinces de l’Est. Et c’est pour les reprendre ou les garder contre ceux qui prétendaient tenir leurs droits de Lothaire que les Français ont dû se battre pendant plus de mille ans et jusqu’à nos jours.
On n’était pourtant pas au bout des malheurs, car Charles le Chauve, devenu roi de France, était aussi incapable que son père. Et comme Charlemagne l’avait pressenti, il ne sut même pas arrêter les pirates qui sillonnaient la mer de leurs barques toujours plus nombreuses et, s’enhardissant, descendaient sur les côtes et remontaient les fleuves pour piller le pays. Alors les Français, voyant que le roi ne venait pas à leur aide, donnèrent leur confiance à ceux qui se mettaient à leur tête pour résister aux farouches...
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