Il est malheureux qu’à ce moment-là Napoléon Ier ait souillé sa mémoire par un crime. Mais il avait été appelé au pouvoir par des révolutionnaires qui avaient voté la mort de Louis XVI. Lui-même craignait le retour des Bourbons. Pour effrayer les royalistes, il ordonna que le duc d’Enghien fût enlevé par des dragons et le fit fusiller dans les fossés de Vincennes.
Il se passa alors cette chose extraordinaire que les Français, qui n’avaient plus voulu de roi, acclamèrent un empereur qui était le maître absolu et qui gouvernait sans Assemblée. Le pape Pie VII vint à Notre-Dame lui donner l’onction du sacre. Mais au moment où le Pape allait poser la couronne sur sa tête, Napoléon la lui prit des mains et se couronna lui-même.
Napoléon Ier à l’aube de la bataille d’Austerlitz. Illustration extraite de Jouons à l’Histoire. La France mise en scène avec les joujoux de deux petits Français de Job et Georges Montorgueil, paru en 1908 |
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Cependant l’Angleterre ne devait pas faire la paix tant que les Français occuperaient la Belgique et la rive gauche du Rhin. Elle devint l’ennemie mortelle de Napoléon, qui le comprit et voulut la frapper au cœur. Il réunit à Boulogne une grande armée qui devait franchir le Pas de Calais et marcher sur Londres. Longtemps, l’Empereur attendit la flotte de l’amiral Villeneuve. Mais Villeneuve ne vint pas : les Anglais avaient coulé tous ses vaisseaux à Trafalgar.
Décidément, la fortune, sur la mer, était contraire à Napoléon. Mais sur terre, il était toujours irrésistible. Quittant Boulogne, il se dirigea vers l’Allemagne avec rapidité. À Ulm, il fait capituler les Autrichiens, alliés de l’Angleterre. À Austerlitz, le 2 décembre, jour anniversaire de son couronnement, il rencontre encore une grande armée d’Autrichiens et de Russes. Il les manœuvra de telle manière, qu’ils s’engagèrent sur des étangs gelés dont il fit briser la glace à coups de canon. Des milliers d’ennemis s’y engloutirent. La plus belle des batailles napoléoniennes était gagnée, et l’Empire n’eut pas de soleil plus brillant que celui d’Austerlitz.
Cependant l’Angleterre ne se lassait pas de susciter des ennemis contre la France. Par toute l’Europe, on vit l’Empereur, que ses soldats appelaient le petit caporal, courir avec son petit chapeau et sa redingote grise, car il laissait à ses généraux les uniformes chamarrés. Les grenadiers de sa garde...
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