L’éventration d’un tertre qui faisait autrefois une noble et curieuse garde au village a permis de mettre au jour des poteries et des monnaies qui prouvent la présence des Romains à Saint-Jean-le-Vieux. Si la cité semble avoir connu des temps alors paisibles, elle vécut ensuite des jours sombres. « Elle ne tombera ni dans l’oubli, ni dans la solitude, car elle va se trouver sur le chemin des plus grands passages de l’Histoire ».
La grande voie des anciens âges fut empruntée par les Barbares et les Visigoths, puis par Charlemagne. Après l’attaque tragique du val de Roncevaux, traînant derrière lui les corps de Roland et d’Olivier et, attaché par le cou, le traître Ganelon, l’empereur d’Occident, désolé et en colère, s’arrêta à Saint-Jean-le-Vieux. Pour pendre le félon, il fit dresser un pilier qui conserva le nom de la croix de Ganelon. Mais ces passages n’étaient rien comparés à la troupe des pèlerins de Compostelle qui inscrivit ce lieu antique dans les fastes de la chrétienté.
Très attachés à leurs croyances naturalistes, les Basques, qui étaient tous nobles, libres et pauvres, accueillirent fort mal les apôtres catholiques. La tentation de faire payer ceux qui traversaient leurs terres franches s’avéra très violente. La tradition veut que Saint-Jean-le-Vieux ait été plusieurs fois démoli : sans doute par les Maures, puis par Richard Cœur de Lion qui aurait saccagé le vieux château de Saint-Pée. Mais chaque fois, la cité renaissait de ses cendres. Elle se groupait autour de sa plus ancienne église, Saint-Jean-d’Urrutia (à qui elle devait sa première dénomination...
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