Ceux qui sont peu enclins à agir de telle manière y sont contraints par les circonstances, la nécessité
Le loup est un animal solitaire habitué à se receler dans la profondeur des forêts, d’où il ne sort guère, pendant le jour, que sous l’impulsion de la faim. De là ce proverbe, dont la signification ordinaire est que le besoin de vivre est un énergique stimulant, qui tire l’individu le plus paresseux de son inertie et l’oblige à travailler et à s’ingénier pour se procurer la subsistance nécessaire.
Il signifie aussi que ce besoin impérieux est peu compatible avec le respect du bien d’autrui. La faim, en effet, ne permet pas de raisonner ; il lui faut des aliments avant tout et elle les prend où elle les trouve, quoi qu’il en puisse résulter.
La faim chasse le loup du bois. Illustration extraite de Cent proverbes (par Grandville), édition revue et augmentée pour le texte par Pierre-Marie Quitard parue vers 1860 |
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C’est avec raison qu’elle est nommée une mauvaise conseillère, d’après le mot de Virgile, malesuada fames (Énéides). Les conseils qu’elle donne vont souvent plus loin que le vol, et poussent à une foule d’entreprises criminelles. Le Diable Légion se loge toujours dans les ventres vides, et en fait tellement crier les boyaux que la voix de la conscience ne peut être entendue. Les Grecs disaient : Ne te trouve jamais devant un homme qui meurt de faim.
Le proverbe s’emploie encore dans une acception purement politique pour avertir les chefs des États qu’ils doivent veiller avec le plus grand soin à l’approvisionnement des vivres destinés aux populations ; car, dans les temps de disette, les populations ressemblent aux loups affamés qui courent et pourchassent leur proie jusque dans les villages. Elles envahissent les hôtels des riches, et les livrent au pillage sans qu’elles puissent être contenues par aucune crainte, suivant l’expression de Lucain : « Nescit plebes jejuna timere »
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