Située à Mortagne-au-Perche dans l’Orne, la maison Trudon est née en 1643, lorsque bougie veut dire bougie exclusivement en cire d’abeille, tandis que la chandelle est fabriquée en suif donc en graisse d’animal. Depuis, la cire d’abeille a laissé sa place à des procédés plus modernes.
Entretenir la flamme de l’excellence, c’est l’ambition de cette manufacture née à la cour de Louis XIV, avec ses maîtres ciriers fournisseurs des grandes institutions du royaume. Un éclairage domestique indispensable d’une qualité digne de la cour de France et de l’Église dès 1643.
La cire Trudon est classée patrimoine vivant de Normandie dans la fabrication de cierges et de bustes en cire des personnages historiques. La renommée de la manufacture royale va survivre à la révolution et séduire Napoléon. À la naissance de son fils l’Aiglon, il n’offrira qu’un seul présent, un cierge incrusté de trois pièces d’or à son effigie. Et voilà que la bougie devient décorative, et parfois même odorante, mais pour des raisons sanitaires.
Bougies de la maison Trudon
Aujourd’hui, on parle de mariage entre traditions et environnement. Située dans le parc naturel du Perche, l’entreprise soutient financièrement la protection de l’abeille noire, menacée, et fait vœux d’abstinence. Il n’y a pratiquement plus de cire d’abeille dans les bougies. Depuis trente ans, la bougie parfumée occupe une grande partie de la production de l’atelier et représente 90% du chiffre d’affaires.
Un mélange de paraffine, de cire végétale, et de parfum dont la formule est secrète. Résultat : une odeur puissante et régulière, et un temps de brûlage très lent. Il faut 365 heures pour venir à bout de la grande bougie. C’est ce luxe à la française qui s’exporte dans le monde entier et inscrit une fois encore le cirier dans l’histoire de France.
Site Internet : https://trudon.com/eu_fr/
Corinne Magne et Fabrice Maillard
TF1
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