Yvoire, en Haute-Savoie, bénéficie d’une position stratégique, sur une avancée de terre dans le lac Léman. Fortifié dès le Moyen Âge, le village est transformé en citadelle imprenable. Aujourd’hui, Yvoire est un bourg paisible et fleuri, qui navigue entre plaisirs nautiques et patrimoniaux.
Yvoire s’avance dans les flots bleus du Léman. Séparant le Petit lac du Grand lac. Cette situation stratégique a été repérée depuis fort longtemps. Bien avant qu’elle ne devienne un atout touristique.
Au XIIe siècle, Yvoire est déjà une seigneurie. Puis le comte Amédée V le grand fait fortifier le site à partir de 1306. Comme l’eau entoure une partie du village, la tâche est facilitée ! De la forteresse imprenable d’Amédée subsistent aujourd’hui un château, deux grandes portes, et quelques portions de remparts.
Yvoire (Haute-Savoie) : vue sur le château
Un château entouré d’eau
Le château d’Yvoire est la pièce maîtresse des fortifications. Sentinelle du Léman, cette grande bâtisse carrée est entourée d’eau. Elle a pour objectif militaire de surveiller la navigation et la route reliant Genève à l’Italie.
Pendant les guerres de Religion, Yvoire subit des invasions bernoises. Le village est découronné de ses remparts. Le château est incendié, décapité, et reste sans toit pendant 350 ans. Aujourd’hui rénové, il est privé et habité à l’année par la famille d’Yvoire. S’il ne se visite pas, on peut néanmoins admirer sa splendeur retrouvée depuis la jetée du port. Ou depuis le lac, en bateau.
Une église fortifiée
L’église d’Yvoire, dédiée à Saint-Pancrace, a également évolué au fil du temps. Édifice modeste au XIIe siècle, elle se métamorphose, à l’initiative d’Amédée V, en une église fortifiée adossée aux remparts. Mais, comme le château, elle est malmenée lors de l’occupation bernoise (protestante) du XVIe siècle. Elle retrouve ensuite un semblant de lustre baroque, grâce au passage de saint François de Sales.
Son clocher est édifié en 1856. Un clocher à bulbe, caractéristique de l’architecture sarde de l’époque. Qui ne résiste pas à la rouille. Rénové en 1989, le clocher est recouvert d’acier inoxydable. Ciselé en écailles, pour rappeler l’éclat de la féra, poisson emblématique du Léman. Et l’importance de la pêche pour le village.
Yvoire (Haute-Savoie) : vue sur le clocher de l’église
50 ans de fleurissement
Des deux entrées donnant jadis accès à la cité médiévale, celle de Nernier est la mieux conservée. Elle était fermée par de lourdes portes et par une herse, dont on voit encore la gaine. Un pont, que l’on pouvait rentrer dans le village, complétait le dispositif défensif. Cette porte est aujourd’hui ouverte sur les ruelles, dont les maisons tout de pierre vêtues contribuent au charme du village.
Avec également le fleurissement du village, une tradition depuis plus de 50 ans. Glycines, bégonias, dahlias et géraniums égayent et embellissent les rues, à l’initiative des habitants et de la commune, labellisée 4 fleurs. Au cœur du bourg médiéval, le Jardin des cinq sens est un havre de paix classé Jardin remarquable. Ses 1500 variétés de plantes convient à une étonnante promenade sensorielle. Une petite touche supplémentaire de couleurs, dans l’harmonieux tableau d’Yvoire, composé d’eau, de pierres et de fleurs.
Site Internet : https://yvoire.fr
Jeanne Palay
Le Dauphiné
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