Au cœur du Beaujolais, Oingt, dans le Rhône, est une ancienne forteresse médiévale. Donjon, église et habitations sont unis en une même tonalité chaude. Celle des pierres dorées utilisées de tout temps comme matériau de construction.
Les places fortes du Moyen Âge sont souvent édifiées sur des points culminants. Celle d’Oingt, dans le Rhône, ne fait pas exception. La cité domine les vignobles environnants, avec une belle vue sur les monts du Beaujolais et ceux du Lyonnais. Et même, depuis la tour du donjon, sur le mont Blanc, le Jura et le mont Ventoux. Pratique, pour surveiller jadis l’arrivée des ennemis !
18 mètres de hauteur
La tour du donjon dresse toujours fièrement ses pierres dorées au-dessus du village. Avec ses 18 mètres de hauteur et 8 mètres de diamètre. Visible de loin, c’est l’un des symboles d’Oingt. Ce donjon aurait été construit au XIIIe siècle par les seigneurs d’Oingt pour asseoir leur pouvoir sur le territoire. On ne fait pas dans la demi-mesure, à l’époque !
Oingt (Rhône). Donjon, porte fortifiée et vue générale
Aujourd’hui, il abrite un espace d’exposition sur trois étages. Avec une collection de fossiles, une autre de pierres taillées. Ainsi que des documents retraçant la vie du village, du Moyen Âge à nos jours.
Une église perchée
L’église Saint-Mathieu est un vestige de l’ancienne motte castrale médiévale. Édifiée au Xe et XIe siècles au sommet du village, elle fait davantage penser à un château fort qu’à un lieu de prières. Une chapelle vient l’agrandir au XIVe siècle. Puis un escalier et un porche au XVIIIe siècle.
Elle abrite de nombreux objets répertoriés à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques : statue de la Vierge à l’enfant, Christ en Croix, statue de saint Matthieu...
Maisons traditionnelles beaujolaises
Dominé par l’église et le donjon, Oingt se découvre à pied, au fil des ruelles pavées. Bordées de maisons dorées, parfois ornées de fenêtres à meneaux. Le secret de cette belle couleur : la pierre calcaire, extraite des carrières de la région, est naturellement rouillée par des oxydes de fer. Ce qui lui donne cette teinte si particulière, qui capte la lumière.
Les maisons traditionnelles beaujolaises sont adaptées au mode de vie viticole. Avec la cave située au rez-de-chaussée, de plain-pied. Et les pièces d’habitation au premier étage. Le second étage étant souvent occupé par un grenier. Parmi les belles demeures d’Oingt, celle appelée Maison commune (XVIe siècle) est désormais un lieu d’exposition pour artistes.
Oingt (Rhône). Église, maisons et rues
Pressoir à perroquet
Autre vestige de la vie viticole d’autrefois : le pressoir. Datant de la fin du XIXe siècle, il est d’un type particulier, appelé pressoir à perroquet. Dont il reste très peu d’exemplaires en France. Le principe : un homme montait sur la première roue, pour mettre en action une seconde roue. Celle-ci actionnait les presses. On pouvait, grâce à ce système, presser 1,5 tonne de raisin à la fois. Le jus se déversait par le bec du pressoir. D’où le nom de perroquet.
Musée de musique mécanique
Oingt se distingue aussi par un lieu peu commun : un musée de la musique mécanique. Il présente l’une des plus belles collections de France d’instruments en état de fonctionnement : pianos mécaniques, orgues de barbarie, accordéons mécaniques, gramophones...
Et même une serinette du XVIIe siècle. Un instrument destiné à apprendre des mélodies courtes à des oiseaux siffleurs, comme des serins !
Site Internet : http://www.oingt.com
Jeanne Palay
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