Ce chapitre nous montre comment entre 1150 et 1300, les grandes villes se dotent de cathédrales immenses, d’un style nouveau, le gothique, cette période correspondant à une époque de prospérité matérielle et de grand rayonnement spirituel
L’art ogival ou gothique est une révolution de construction qui survient aux alentours de 1100 : croiser deux arcs pour former une ogive, permet de répartir les poussées sur les angles, de libérer les murs, et d’obtenir ainsi des murs plus minces, que l’on peut percer de verrières.
Cette technique est d’abord mise en œuvre dans un certain nombre de petites églises royales, la toute première voûte d’ogive voyant le jour dans l’église de Morienval en 1122. Peu à peu, la technique se répand dans les grandes églises, notamment l’abbatiale de Saint-Denis, celle de l’abbé Suger.
La Belle Histoire de France. Émission 12 : Le temps des cathédrales
Les monastères, pour la plupart, ont alors déjà leurs grandes abbatiales, telles que Cluny ou Tournus. En revanche les villes, qui à l’époque sont en train de s’agrandir, de s’émanciper, de se libérer de la tutelle des seigneurs avec la création des communes, vont se doter de grandes cathédrales, les évêques prenant ainsi leur revanche sur les abbés et leurs grandes abbatiales romanes.
Ces cathédrales coûtant cher, ce ne sont pas les villes qui pourvoient à leur construction, mais les revenues fonciers, ruraux. Ainsi, toutes les campagnes de France se mettent au service des ecclésiastiques qui vont faire construire de très grandes églises. Entre le milieu du XIIe siècle et le milieu du XIIIe siècle, on a brassé en France davantage de blocs de pierre que dans toute l’Égypte pour construire les pyramides.
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